Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

tous ce bon acueil, comme la fortune de Baron ; qui ne fut pas plutôt arrivé chez Molière, que celui-ci commença par envoyer chercher son Tailleur, pour le faire habiller, (car il étoit en très-mauvais état) et il recommanda au Tailleur que l’habit fût très-propre, complet, et fait dès le lendemain matin. Molière interrogeoit et observoit continuellement le jeune Baron pendant le souper, et il le fit coucher chez lui, pour avoir plus de tems de connoître ses sentimens par la conversation, afin de placer plus seurement le bien qu’il lui vouloit faire.

Le lendemain matin le Tailleur exact aporta sur les neuf à dix heures au petit Baron un équipage tout complet. Il fut tout étonné, et fort aise de se voir tout d’un coup si bien ajusté. Le Tailleur lui dit qu’il falloir descendre dans l’apartement de Molière pour le remercier. « C’est bien mon intention, répondit le petit homme, mais je ne crois pas qu’il soit encore levé. » Le Tailleur