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tion dans cette Province, par les trois premières Pièces de sa façon qu’il fit paroître ; l’Étourdi, le Dépit amoureux ; et les Précieuses ridicules. Ce qui engagea d’autant plus Monsieur le Prince de Conti â l’honorer de sa bienveillance, et de ses bienfaits : ce Prince lui confia la conduite des plaisirs et des spectacles qu’il donnoit à la Province ; pendant qu’il en tint les États. Et aïant remarqué en peu de tems toutes les bonnes qualitez de Molière, son estime pour lui alla si loin, qu’il le voulut faire son secrétaire. Mais il aimoit l’indépendance, et il étoit si rempli du désir de faire valoir 'e talent qu’il se connoissoit, qu’il pria Monsieur le Prince de Conti de le laisser continuer la Comédie ; et la place qu’il auroit remplie fut donnée à Monsieur de Simoni. Ses amis le blâmèrent de n’avoir point accepté un emploi si avantageux. « Eh ! Messieurs ; » leur dit-il, « ne nous déplaçons jamais ; je suis passable Auteur, si j’en crois la voix publique ; je puis être un fort