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lui envoya un Ecclésiastique, pour lui représenter qu’il perdoit entièrement l’honneur de sa famille ; qu’il plongeoit ses parens dans de douloureux déplaisirs ; et qu’enfin il risquoit son salut d’embrasser une profession contre les bonnes mœurs, et condamnée par l’Église ; mais qu’après avoir écouté tranquilement l’Ecclésiastique, Molière parla à son tour avec tant de force en faveur du Théâtre, qu’il séduisit l’esprit de celui qui le vouloit convertir, et l’emmena avec lui pour jouer la Comédie. Ce fait est absolument inventé par les personnes de qui Mr P** peut l’avoir pris pour nous le donner. Et quand je n’en aurois pas de certitude, le lecteur à la première réflexion présumera avec moi que ce fait n’a aucune vraisemblance. Il est vrai que les parents de Molière essayèrent par toutes sortes de voies de le détourner de sa résolution ; mais ce fut inutilement : sa passion pour la Comédie l’emportoit sur toutes leurs raisons.

Quoique la troupe de Molière n’eût