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roient pu abréger les moments qui lui restoient à vivre. S’il satisfait l’envie qu’il avoit de manger du fromage de Parmesan ; c’est qu’il sentoit bien que le régime lui étoit inutile alors, puisqu’il avoit dit l’après-dînée à sa femme qu’il finissoit. Les Soeurs Religieuses, qui l’assistèrent à la mort, font connoître qu’il fesoit des charités. J’ai laissé tout cela à penser au Lecteur ; mais mon Censeur ne pense point, et s’en tient au premier sens des termes ; il faut tout lui dire pour qu’il le sente. Si l’on prenoit toutes les petites circonstances que j’ai raportées de la mort de Molière, comme il les a prises, j’avoue que ce ne seroit pas le plus bel endroit de mon Livre ; mais tout le monde n’a pas jugé comme lui, et elles ont du moins servi à détromper le Public de ce qu’il pensoit sur cette mort : c’étoit la principale fin que je m’étois proposée.

Quant à ce qui se passa après que Molière fut mort, je laisse à mon Censeur de nous le donner. Aparemment qu’il en est bien informé, puisqu’il avance qu’il y auroit de quoi faire un Livre fort curieux. J’ai trouvé la matière de cet ouvrage si délicate et si difficile à traiter, que j’avoue franchement que je n’ai osé l’entreprendre ; et je crois