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m’empêcher de dire que c’est aussi le mien ? « C’est bien à vous, ajoute mon Censeur, à parler de ce métier là ; vous qui sur ma parole en ignorés les principes, quoique dans votre Livre vous nous ayez étalé fastueusement de grands mots, pour nous faire entendre que vous y étiez un habile homme. Cette Profession, dit-il encore, a-t-elle d’autres règles, que le bon sens, une belle voix, et de beaux gestes? »

Et c’est justement cela dont je me plains : point de bon sens, point de voix, point de gestes, point de conduite dans le jeu d’aujourd’hui. Mais avant que j’entre dans le détail de ma proposition, je déclare que je n’en veux qu’à l’Acteur en général ; et que je sais distinguer, et celui qui exécute bien, et même les jours qu’il doit être applaudi, et les rôles qui lui conviennent.

Je répons donc avec assurance à mon Censeur qu’il n’entend point cette partie de la Rhétorique qui regarde l’action, de la manière dont il en parle; et je veux bien l’instruire, pour repousser son insulte.

Le Comédien doit se considérer comme un Orateur, qui prononce en public un discours fait pour toucher l’Auditeur. Deux