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de ma proposition. Je parle indéfiniment des mauvaises, qui sont en assez grand nombre, pour que je puisse m’en plaindre, sans nommer les Auteurs : et je m’en raporte sur cela au jugement du Public, quoique nous ne soyons pas toujours d’acord sur cet article.

L’Auteur de la Critique est du moins autant ami des Comédiens, qu’il prétend que je le sois de Mr le Baron ; il s’épuise pour les défendre, comme si je les avois ataqués personnellement. Mais ne trouvera-t-on point étonnant que mon Critique, qui paroît avoir de l’esprit, s’efforce d’abaisser Molière par sa naissance, par sa profession, par sa conduite, et par ses sentimens, qu’il méprise Baron, qu’il en veuille à sa sincérité, deux hommes illustres cependant chacun en son genre ; et qu’il prenne si fortement le parti des restes de leur troupe ? Comment ! à lire les expressions de mon Censeur ; quand j’aurois parlé peu respectueusement d’une Compagnie supérieure, je ne serois pas plus criminel ! Mais j’ai dit, que Molière ne reconnoîtroit pas ses Pièces dans le jeu d’aujourd’hui. Et bien soit, je l’ai dit, je ne m’en dédis point : c’est le sentiment du Public ; c’est celui même de chacun des Comédiens en particulier ; peut-on