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donc pas un obstacle àl’honneur qu’on vouloit faire à Molière. Et d’ailleurs le choix d’un Prince efface tout.

Mon Auteur me reproche sans atention de la contradiction dans cet endroit. Molière selon lui ne connaissoit pas assez la Cour pour refuser avec de si bonnes raisons l’emploi qu’on vouloit lui donner ; c’est l’Auteur qui parle en sa place. Je suis très fâché que mon Censeur ait si peu réfléchi ; j’aurois plus d’honneur de me deffendre contre lui. Car peut-il n’avoir pas remarqué que Molière avoit depuis longtems entrée chez les Grands ? Il avoit une Charge et une Profession qui la lui donnaient : il avoit fait le voyage de Narbonne à la suite de Louis XIII.

En voilà bien assez pour eonnoitrela Cour ; et je doute que mon Censeur la sçache aussi bien que Molière la savoit dès ce tems-là. Mais mon Critique n’y pense pas : croit-il de bonne foi que j’aurois hazardé des faits de cette nature, sans en être bien informé ? Il me permettra de Ie dire, il a fait son petit Ouvrage un peu légèrement. À l’entendre parler, je suis un étourdi, un présomptueux, un imprudent. Et moi je le trouverois fort sage s’il n’avoit rien dit.

A l’égard de l’avanture d’Hauteuil, qu’il