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je pense encore sans préjugé ; et je ne trouve point mauvais qu’un autre soit d’un sentiment oposé, comme le fait mon Censeur.

Sa Critique sur les paroles du grand père de Molière ne mérite pas que je la relève ; il se seroit bien passé d’appeler étourderie la chose du monde la plus innocente et la plus commune. Mais je le dis encore, il me reprend avec dessein, puisqu’il me conteste les faits les plus connus, lorsqu’il dit que Monsieur le Prince de Conti ne voulut point faire Molière son Secrétaire, et qu’il avance que l’avanture des personnes qui voulurent se noyer à Hauteuil ne peut être vraie.

Pourquoi Monsieur le Prince de Conti n’auroit-il pas voulu employer Molière dans son cabinet ? N’avoit-il pas le mérite nécessaire pour cet emploi? Le Prince trouvoit d’ailleurs dans Molière d’autres bonnes qualitez qui lui auroient donné de la satisfaction et du plaisir ; c’en étoit assez pour le choisir. La profession de Comédien ne ferme point la porte aux emplois honorables, comme mon Censeur se l’imagine. On voit aujourd’hui un Comédien ocuper une des premières et des plus importantes places auprès d’un Prince. N’en avons nous pas vu devenir Ingénieurs ? Cette profession n’étoit