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der un terme, une expression, si elle relève le sentiment, ou la matière ? Je ne pense pas que ce soit une nécessité d’être de l’Académie pour choisir le meilleur, dont jusqu’à présent on ne nous a point donné de règles assurées. Je suis donc en droit de le chercher, comme un autre. Et si je me fais bien entendre au propre ou au figuré ; de manière que je conserve les caractères, et que j’évite le languissant, le bas, et le superflu, je m’embarasse peu que l’on me reproche la singularité. Car je déclare à mon Censeur que je ne suis nullement scrupuleux, et que s’il se présente un terme expressif, qui m’en épargne plusieurs, je l’emploie avec assurance, quand il a passé dans les conversations des personnes qui parlent bien. Concision, dont je me suis servi au commencement de cet article, ne sera pas sans doute du goût de mon Censeur ; mais lui-même qui se tient si fort à l’antique n’a-t-il rien hazardé dans sa Critique ? Et s’imagine-t-il que l’on eût dit du temps de François Premier, je me suis rabatu sur l’expression, pour j’ai cherché ma satisfaction dans son stile ; que l’on eût employé les avantures qui offusquent la vie de Molière pour dire, qui empêchent que l’on ne trouve ses actions et