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courtisan, celuy d’un mal-avisé, de se commettre avec luy : et tout cela est soutenu par de si mauvaises raisons, que je ne daigne pas vous en parler davantage ; d’autant plus que je ne devine pas sûrement les personnes que l’Auteur a cachées. Nous voici à la fin du Livre où l’Auteur nous dit qu’il a assez fait connoître que Molière ne vivoit pas en bonne intelligence avec sa femme. Il a raison, puisque par tout ce qu’il nous a dit, j’ai compris aisément que la Molière étoit une coquette outrée ; qu’elle causait continuellement du chagrin à Molière, et qu’il ne pouvoit la ranger à son devoir à cause de son humeur volontaire. Cependant l’Auteur se plaint que l’on ait fait de mauvaises histoires sur son compte ; et il attaque effrontément sur cela l’Auteur du Dictionnaire critique, pour donner plus de poids à son ressentiment. Mais qu’a-t-on tant dit contre Molière et sa femme ? Rien autre chose que ce que l’Auteur nous en a débité ; à la vérité, avec beaucoup plus de politesse et de précaution. Il ne falloit point tant se récrier pour si peu de chose. Si Molière, selon notre Auteur, n’était lent à travailler, que parce que les visites des Grands Seigneurs et de ses Amis, qui