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étoit un homme d’esprit et de goût. L’Auteur s’est imaginé qu’il n’étoit bon qu’a dire des plaisanteries, puisqu’il le fait encore parler sur le même ton dans les pages suivantes, dans des avantures, qui sont même épisodiques à son sujet. Mais je remarque à cette occasion, que l’Auteur a eu une attention extraordinaire à répandre du plaisant dans la vie d’un homme sérieux. À quel dessein ? Ses actions nuement rapportées, avoient assez de quoy satisfaire ceux qui s’intéressent à le connoitre, sans les faire servir de divertissement au Public. Il fait beau voir cet homme grave envoyer chercher le chapeau de Rohaut son ami, pour représenter le Philosophe dans le Bourgeois Gentilhomme ; cela est plat et d’un mauvais caractère. Oh mais, me diroit l’Auteur, cela est vray. Eh bien, quand on n’en pourroit douter, qu’importe à la postérité d’avoir cette ridicule vérité dans la vie d’un homme dont elle ne cherchera jamais la bassesse? Je ne suis pas mécontent de l’histoire du succez du Bourgeois Gentilhomme et des Femmes Sçavantes à la Cour. Ce sont ces endroits-là que l’Auteur auroit dû détailler davantage, parce que ce sont les seuls qui nous touchent. Nous voyons représenter tous