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l’Auteur nomme rapsodie, une Dissertation qu’une personne de Littérature fit dans le temps pour le défendre contre les Critiques. Voilà comme sont tous les Auteurs, qui s’imaginent être du premier ordre ; tout ce qu’ils n’ont pas fait, est, selon eux, détestable ; cependant, cet Ouvrage dont Molière, ou notre Auteur fait tant de bruit, est le meilleur que cette personne ait fait en sa vie ; et il n’y a guère eu d’Auteur qui ait plus travaillé que luy, ni dont le nom soit plus connu. Il étoit inutile que notre Auteur mystérieux voulut nous cacher sa médisance ; tout le monde sçait que la défense du Misantrope est de l’Auteur qui nous apprend si galamment tous les mois ce qui se passe dans toute l’Europe. Et le jugement que l’on en fait dans ce Livre-ci, ne cause aucune altération à sa réputation : elle n’a qu’une voix.

La conversation de Molière avec Bernier me paroit fort plate ; et Baron, qui est le cheval de bataille de l’Auteur, m’y semble fort mal amené, et y faire un personnage impertinent. Mais l’on commence à s’appercevoir en cet endroit, que l’Auteur manque de matière, et que le donneur de Mémoires ne s’est pas oublié.