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veux croire aussi qu’ils sont échappez à l’Auteur ; et à l’insu de la vérité, qui a oublié de le guider en cet endroit.

Les Auteurs Comiques, et les Comédiens ne sont point amis de l’Auteur ; il ne perd point l’occasion de les attaquer. Ceux-là, avant et depuis Molière, n’ont donné que de mauvais Ouvrages : ceux-ci ne savent point leur métier, et ne représentent pas bien les Pièces de Molière. L’Auteur me permettra que je ne sois point de son sentiment. Nous avons eu pour le goût du temps des Pièces excellentes avant Molière. Boisrobert, Douvville, Scaron, Rotrou, Tristan, nous en ont donné. Et depuis Molière, nous avons eu celles de Messieurs de Brueys, Boursault, Menard, etc., sans parler de Dancourt qui a fait un Théâtre Comique complet. Les bons Auteurs Modernes ne se réduisent donc pas à Baron ; et j’en appelle au succès de ses deux dernières Pièces. C’est connoistre bien légèrement le Théâtre d’aujourd’huy que de porter un jugement aussi faux que celuy de l’Auteur: mais aux dépens de son honneur, il a voulu faire plaisir à Baron. Ne serait-il point pour quelque chose dans ses Ouvrages, qu’il les élève si fortement?

Quant aux Comédiens, la proposition de