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sur tout lorsqu’il dit hardiment : Qui depuis Molière a mieux soutenu le Théâtre Comique que Baron ? C’est—là insulter fortement Dancourt pour le nombre, et plusieurs autres Auteurs pour la bonté des Pièces. Après cela, je ne puis douter que Baron n’ait donné la matière de cet Ouvrage, et que l’Auteur n’y est de part que pour l’expression.

« Plust à Dieu, dit le grand-père de Molière à son fils, que ce petit garçon fût aussi bon Comédien que Bellerose ! » Ou ce bon homme radotoit, ou comme habitant des pilliers des Halles, il avoit peu de christianisme. L’Auteur auroit pu se passer de rapporter cette extravagance ; mais il nous a promis vérité ; il faut luy pardonner cette étourderie.

À la sixième page, il nous prépare adroitement au mariage de Molière : c’étoit un endroit délicat à toucher ; car le Public a de fâcheuses préventions sur cet article : et il n’aurait pas esté mauvais de produire des Pièces justificatives de ce qu’avance l’Auteur pour anéantir le préjugé général. Je ne luy sçais pourtant pas mauvais gré d’avoir essayé de détruire l’opinion commune ; et je croirais pieusement, et avec plaisir, tout ce