Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/183

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mr de la Bruyère en a jugé ainsi : « Il n’a, dit-il, manqué à Térence que d’être moins froid : quelle pureté ! quelle exactitude ! quelle politesse ! quelle élégance ! quels caractères ! Il n’a manqué à Molière que d’éviter le jargon, et d’écrire purement : quel feu ! quelle naïveté ! quelle source de la bonne plaisanterie ! quelle imitation des mœurs ! et quel fléau du ridicule ! Mais quel homme on auroit pu faire de ces deux Comiques ! » Tous les savans ont porté à peu près le même jugement sur les ouvrages de Molière ; mais il divertissoit tour à tour les trois sortes de personnes dont je viens de parler ; et comme ils voyoient ensemble ses ouvrages, ils en jugeoient suivant qu’ils en devoient estre affectez sans qu’il s’en mît beaucoup en peine, pourvu que leurs jugemens répondissent au dessein qu’il pouvoit avoir, en donnant une pièce, ou de plaire à la Cour, ou de s’enrichir par la foule, ou de s’aquérir l’estime des connoisseurs. Ainsi n’aïant eu