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représentoit Neptune dans une fête. II ne s’en déclara point l’Auteur ; mais il eut la prudence de le dire à Sa Majesté. Toute la Cour trouva ces vers très-beaux, et tout d’une voix les donna à Benserade, qui ne fit point de façon d’en recevoir les complimens, sans néanmoins se livrer trop imprudemment. Le Grand Seigneur, qui le protégeait, étoit ravi de le voir triompher ; et il en tiroit vanité, comme s’il avoit lui même été l’Auteur de ces vers. Mais quand Molière eut bien préparé sa vengeance, il déclara publiquement qu’il les avoit faits. Benserade fut honteux ; et son Protecteur se fâcha, et menaça même Molière d’avoir fait cette pièce à une personne qu’il honoroit de son estime et de sa protection. Mais le Grand Seigneur avoit les sentimens trop élevés, pour que Molière dût craindre les suites de son premier mouvement.

Bien des gens s’imaginent que Molière a eu un commerce particulier avec