Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment de Sa Majesté ; et aussitost il fut accablé de louanges par les Courtisans, qui tous d’une voix répétoient tant bien que mal ce que le Roi venoit de dire à l’avantage de cette pièce. « Cet homme là est inimitable, disoit le même Mr le Duc de ..., il y a une vis comica, dans tout ce qu’il fait, que les anciens n’ont pas aussi heureusement rencontré que lui. » Quel malheur pour ces Messieurs que Sa Majesté m’eût point dit son sentiment la première fois! ils n’auroient pas été à la peine de se rétracter, et de s’avouer foibles connoisseurs en ouvrages. Je pourrois rapeller ici qu’ils avoient été auparavant surpris par le Sonnet du Misantrope : à la première lecture ils en furent saisis ; ils le trouvèrent admirable ; ce ne furent qu’exclamations. Et peu s’en fallut qu’ils ne trouvassent fort mauvais que le Misantrope fît voir que ce sonnet étoit détestable.

En effet y a-t-il rien de plus beau que le premier Acte du Bourgeois Gentilhomme ? il devoit du moins fraper ceux