Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/153

Cette page n’a pas encore été corrigée

belle, que c’est un vrai squelette ; et qu’elle n’a pas le sens commun. — Je sais tout cela, Monsieur, lui répondit Molière ; mais je suis acoutumé à ses deffauts ; et il faudroit que je prisse trop sur moi, pour m’acommoder aux imperfections d’une autre ; je n’en ai ni le terns, ni la patience. Peut-être aussi qu’une autre n'auroit pas voulu de l’attachement de Molière ; il traitoit l’engagement avec négligence, et ses assiduités n’étoient pas trop fatigantes pour une femme : en huit jours une petite conversation, c’en étoit assez pour lui, sans qu’il se mît en peine d’être aimé, excepté de sa femme, dont il auroit acheté la tendresse pour toute chose au monde. Mais aïant été malheureux de ce côté-là, il avoit la prudence de n’en parler jamais qu’à ses amis ; encore falloit-il qu’il y fût indispensablemenr obligé.

C’étoit l’homme du monde qui se fesoit le plus servir ; il falloit l’habiller