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jamais cette profession. Vous croyez, peut-estre, ajouta-t-il, qu’elle a ses agrémens ; vous vous trompez. Il est vrai que nous sommes en aparence recherchés des grands Seigneurs, mais ils nous assujettissent à leurs plaisirs ; et c’est la plus triste de toutes les situations, que d’être l’esclave de leur phantaisie. Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus, et nous méprise. Ainsi, Monsieur, quittez un dessein si contraire à votre honneur et à votre repos. Si vous étiez dans le besoin, je pourrois vous rendre mes services, mais je ne vous le cèle point, je vous serois plutôt un obstacle. » Le jeune homme donnoit quelques raisons pour persister dans sa résolution, quand Chapelle entra, un peu pris de vin ; Molière lui fit entendre réciter ce jeune homme. Chapelle en fut aussi étonné que son ami. « Ce sera là, dit-il, un excellent Comédien ! — On ne vous consulte pas sur cela, répond Molière à Chapelle. Représentez-vous, ajouta-t-il au jeune