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fût ataqué avec autant de force que Molière le combatoit. Tout le monde lui fit compliment sur ce succès ; ses ennemis même lui en témoignèrent de la joie, et étoient les premiers à dire que le Tartuffe étoit de ces pièces excellentes qui mettoient la vertu dans son jour. « Cela est vrai, disoit Molière ; mais je trouve qu’il est très-dangereux de prendre ses intérests au prix qui m’en coûte. Je me suis repenti plus d’une fois de l’avoir fait. »

Quoique Molière donnât à ses pièces beaucoup de mérite du côté de la composition, cependant elles étoient représentées avec un jeu si délicat, que quand elles auroient été médiocres elles auroient passé. Sa troupe étoit bien composée ; et il ne confioit point ses rolles à des Acteurs qui ne seussent pas les exécuter, il ne les plaçoit point à l’avanture, comme on fait aujourd’hui. D’ailleurs il prenoit toujours les plus difficiles pour lui. Ce n’est pas qu’il eût univer-