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croyoit pas qu’un Jésuite deût lire Théophile. Ainsi, disoit ce Pédant à son ami, si l’on examinoit bien les ouvrages de Molière, on les trouveroit tous pillés de cette farce-là. Et même quand il ne sait où prendre, il se répète sans précaution. » De semblables Critiques n’empêchèrent pas le cours de l’Amphitryon, que tout Paris vit avec beaucoup de plaisir, comme un spectacle bien rendu en notre langue, et à notre goût.

Après que Molière eut repris avec succès son Avare au mois de Janvier 1668, comme je l’ay déjà dit, il projette de donner son George Dandin. Mais un de ses amis lui fit entendre qu’il y avoit dans le monde un Dandin, qui pourroit se reconnoître dans sa pièce, et qui étoit en état par sa famille non-seulement de la décrier, mais encore de le faire repentir d’y avoir travaillé. — Vous avez raison, dit Molière à son ami ; mais je sai un seur moyen de me concilier