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le Tartuffe, sur ce que M. de Fontenelle m’a dit que vous doutiez de la discrétion et du respect que je deuois avoir en rapportant ce fait. Vous n’ignorez pas, Monseigneur, tous les mauvais contes que l’on a faits sur cet endroit de la vie de Molière. J’en ai approfondi la fausseté avec soin ; mais plus de vingt personnes m’ont assuré que la chose se passa à peu près comme je l’ai rendue, et j’ai cru qu’elle étoit d’autant plus véritable que dans le Menagiana, imprimé avec privilège en 1693, on a fait dire à M. Ménage, en parlant du Tartuffe: « Je dis à M. le Premier Président de Lamoignon, lorsqu’il empêcha qu’on ne le jouât que c’était une pièce dont la morale étoit excellente, et qu’il n’y auoit rien qui ne pût être utile au public.» Vous voyez, Monseigneur, que j’ai supprimé ce nom illustre de mon ouvrage, et que j’ai eu l’attention de donner de la prudence et de la justice a sa défense du Tartuffe, par mes expressions. M. de Fontanelle qui a la même attention que moi pour tout ce qui vous regarde, Monseigneur, a jugé que j’auois bien manié cet endroit puisqu’il a approuvé mon livre, qui est presque imprimé. Cependant, si vous jugez que je n’aye pas réussi ayez la bonté de me prescrire les termes et