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je ne le veux plus ; je suis le Maître, et vous irez derrière, ou à pie. — Y a-t-il de la justice à cela, dit Godemer? Me faire aller à pié, présentement que je suis vieux, et que je vous ai si bien servi pendant si longtems! Il falloit m’y faire aller pendant que j’étois jeune, j’avois des jambes alors ; mais à présent je ne puis plus marcher. En un mot comme en cent, ajouta ce Valet, vous m’avez acoutumé au carosse, je ne puis plus m’en passer ; et je serois des-honoré si l’on me voïoit aujourd’hui derrière. — Jugez-nous, Molière, je vous en prie, dit Mr de Chapelle, j’en passerai par tout ce que vous voudrez. — Et bien, puisque vous vous en reportez à moi, dit Molière, je vais tâcher de mettre d’acord deux si honnêtes gens. Vous avez tort, dit-il à Godemer, de perdre le respect envers votre maître, qui peut vous faire aller comme il voudra ; il ne faut pas abuser de sa bonté. Ainsi je vous condamne à monter derrière son