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Cet artiste se fit une grande réputation, d’abord par son talent sur le violon, puis comme organisateur de ballets.

Ce fut lui qui composa le fameux Ballet comique de la Royne fait aux nopces de M. le dur de Joyeuse et de mademoiselle de Vaudémont, représenté le 15 octobre 1581, dans la grande salle de l’hôtel de Bourgogne. Le programme de la fête nous apprend qu’on y avait élevé « deux galleries l’une sur l’autre, avec des accoudouers et balustres doréz, et à un bout de ladite salle qui regarde au levant, vous voyez un demi-théâtre ». L’auteur « a inscrit comique », dit-il dans un avis à son lecteur, « plus pour la belle, tranquille et heureuse conclusion où il se termine, que pour la qualité des personnages, qui sont presque tous des dieux et des déesses ou autres personnes héroïques. »

Balthazarini ne composa pas la musique de ce divertissement, il chargea de ce soin deux musiciens de la Chambre du roi, le sieur Beaulieu et maître Salmon. L’aumônier de la Cour, le sieur de la Chesnoye, en fit les vers, aidé, dit-on, par Baïf et Ronsard. Jacques Patin, peintre du roi, exécuta les décors. Balthazarini conçut le plan et dirigea l’exécution ; il fut l’inventeur et l’ordonnateur de cette fête merveilleuse, qui coûta, dit l’Etoile, douze cent mille écus.

L’enchanteresse Circé était l’héroïne de ce ballet.

Désolée, et ne pouvant se consoler du départ d’un gentilhomme, elle se met à sa poursuite. Le fugitif vient chercher asile à la Cour du roi Henri III. Tous les dieux et toutes les déesses de l’Olympe, les tritons, les naïades, les sirènes, le dieu Pan et les satyres s’intéressent à son sort et veulent le soustraire à la colère de Circé. Jupiter foudroie l’enchanteresse, puis la conduit chargée de chaînes, devant le roi, qui lui pardonne. Jupiter lui présente alors ses deux enfants qui vont se jeter aux pieds de Sa Majesté.

Circé sortait de son jardin sur l’air de la Clochette, joué gaîment par vingt violons, qui excitaient le plus vif enthousiasme.