Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jean-Louis Duport le jeune (Paris, 1749-1819), débuta au Concert spirituel, le 2 février 1768 :

« M. Duport le jeune, élève de monsieur son frère, a exécuté sur le violoncelle une sonate accompagnée par M. Duport l’aîné. Une exécution précise, brillante, étonnante, des sons pleins, moelleux, flatteurs, un jeu sûr et hardi, annoncent le plus grand talent[1]. »

Ce début si brillant ne fut pas trompeur, car l’élève surpassa son maître et devint une des gloires du violoncelle. C’est à lui que Voltaire, devant lequel il avait joué à Genève, adressa ce compliment : « Monsieur Duport, vous me faites croire aux miracles : vous savez faire d’un bœuf un rossignol. »

Le Mercure nous apprend aussi que le grand Boccherini se fit entendre au Concert spirituel le 20 mars 1768, aussitôt après les débuts de Duport le jeune :

« M. Boccherini, déjà connu par ses trios et ses quatuors qui sont d’un grand effet, a exécuté en maître sur le violoncelle une sonate de sa composition[2]. »

En 1785, le 18 mars, ce fut le tour de Bernhard Romberg, qui n’était alors âgé que de quinze ans. Il voyageait avec sa famille, qui composait un petit orchestre à elle seule. Il ne pouvait rivaliser à ce moment avec Louis Duport, dans tout l’éclat de son talent, et n’obtint qu’un succès modeste : mais il n’en fut pas de même lorsqu’il revint un peu après la Révolution, il émerveilla complètement. Nommé professeur au Conservatoire en 1800, il n’y enseigna que pendant trois ans et se remit à parcourir l’Europe. Ses concertos servent encore de base à l’étude du violoncelle.

Jean-Henri Levasseur, dit le jeune (Paris, 1765-1823), parut au Concert spirituel en 1787. Il avait étudié le violon-

  1. Mercure de France, février 1768, p. 224.
  2. Id., avril 1768, p. 199.