« Le chevalet du crouth est tout à fait plat, de sorte que les cordes sont touchées toutes à la fois, et offrent une perpétuelle succession d’accords[1]. »
Daines Barrington avait non seulement vu le crouth dont il parle ; mais de plus, il l’avait entendu jouer par John Morgan, né en 1711, à Newburg, dans l’île d’Anglessey, et qu’il considérait alors comme le dernier barde devant s’en servir ; car il dit : « L’instrument est destiné à mourir avec lui d’ici à peu d’années. »
John Morgan accordait son crouth ainsi :
Cet accord, qui est conforme à celui que donne Edward Jones, ne devait pas être immuable et pouvait sans doute subir diverses modifications, d’après le caractère et la tonalité du morceau que l’on avait à jouer ou à accompagner. Nous en trouvons la preuve dans l’accord du crouth d’un vieux barde de Caernarvon, qui, en 1801, fit entendre plusieurs airs anciens à M. W. Bingley, et que voici :
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En réalité, les six cordes du crouth résonnant à vide, ne produisaient que trois sons différents redoublés à l’octave. Elles font l’effet d’être accouplées deux par deux, et si Gruffidd Davydd ab Howel n’avait pas dit : « Ces six cordes sont ingénieusement imaginées pour produire cent sons