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IV

La table supérieure du crouth paraît être absolument plate, sur le dessin d’Edward Jones, donné plus haut, ainsi que sur celui publié par Daines Barrington[1], et l’on serait porté à croire que la table du fond l’était aussi. Cependant, une description du crouth à six cordes, laissée par le barde gallois Gruffydd Davydd ab Howel, qui vivait au xve siècle, nous apprend que le dos du crouth était voûté. Voici ce document en vers galliques, et sa traduction d’après la version anglaise d’Edward Jones.

crwth.

Prennol t’eg bwa a gwregis
Pont a br’an, punt yw ei bris ;
A thalaith ar waith olwyn,
A’r bwa ar draws byr ei drwyn
Ac e’i ganol mac dolen,
A gwàr hwn megis gwr hên ;
Ac ar ei vrest gywair vrêg,
O’r Masarn vo geir Miwsig,
Chwe yspigod o’s codwn,
A dynna hell dannau hwn ;
Chwe’ thant a good o vantais,
Ac yn y llaw yn gun llais ;
Tant i bôb b’ys ysbys œdd,
A dau-dant i’r vawd ydoedd[2].


le crouth.

Un joli coffre (sonore) avec un archet, un lien, une touche, un chevalet ; sa valeur est d’une livre. Il a la tête arrondie comme la courbe d’une roue, et perpendiculaire à l’archet au petit crochet ; et de son centre sortent les accents plaintifs du son ; et le renflement de son dos est semblable à celui d’un vieillard ; et sur sa poitrine règne l’har-

  1. Daines Barrington. Archæologia, or micellanœus, etc., London, 1775, t. III.
  2. Edward Jones, ouvrage déjà cité.