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Le roi lui donnait un échiquier à jouer en ivoire et la reine un anneau d’or.

La dot de sa fille était de soixante-dix deniers, le douaire de sa femme d’une livre et demie, sa dot à lui de trois livres. S’il était insulté, l’injure se payait : six vaches et soixante-dix deniers.

Son meurtre était estimé soixante-seize vaches. Quand il allait piller avec les soldats du roi, s’il chantait devant eux, il avait droit au meilleur taureau du butin. Le jour du combat, il devait chanter l’hymne bardique : Unbeniaeth Prydain, chant national de la monarchie bretonne.

Si le roi lui demandait de chanter, il devait faire entendre trois chants de différents genres. — Si c’était la reine qui l’en priait et qu’elle le fît appeler dans sa chambre, il devait s’y rendre et lui dire trois chants d’amour, mais à demi-voix, pour ne pas troubler la cour. — Si un noble lui demandait de chanter, il était aussi tenu de lui faire entendre trois chants. Mais si un paysan l’en prie, qu’il chante jusqu’à l’épuisement, dit le législateur, voulant montrer par là que le barde appartient bien plus au peuple qu’aux rois, aux reines et aux nobles.

Les bardes aspirants recevaient un instrument de musique lorsqu’ils passaient maîtres, soit une harpe, un crouth ou une cornemuse.

Ces détails sont consignés dans le recueil des lois galliques, publiées par le roi Howell Dda, surnommé le Bon, qui régna de 904 à 948, et dans lequel il assigne les privilèges et les devoirs à chaque classe sociale[1].

Les nouveaux bardes étaient classés dans une assemblée

  1. Les premières lois écrites sont celles de Dyunwal Moelmuth. roi de la Grande-Bretagne, environ 440 ans avant l’ère chrétienne ; puis vinrent celles de Martha, reine de ce pays, qui furent traduites en saxon par le roi Alfred et enfin les lois du roi Howell, qui renferment la plus grande partie des premières. Ces lois ont été réunies et traduites en latin par Wotton et Moses William, sous le titre de Leges Wallicæ, Londres, 1730.