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pain. Au contraire, l’aspirant qui était sorti vainqueur de toutes les épreuves parvenait au second degré de l’ordre, et prenait place parmi les bardes royaux[1]. »

Après la chute du druidisme, les bardes perdirent leur caractère sacré, ils occupèrent une situation moins prépondérante et finirent par se confondre avec les ménestrels proprement dits chez la plupart des nations. Mais il n’en fut pas de même en Angleterre, en Irlande, en Écosse et dans l’Armorique, où ils conservèrent leurs principaux privilèges pendant plusieurs siècles. Ils avaient, entre autres, le droit de conduire au roi tout homme qui en insultait un autre et de protéger celui qui manquait de protecteur. D’après Kastner[2], ce rôle de médiateurs fut commun aux bardes et aux ménestrels, ils s’interposaient entre le peuple et le souverain pour faire rendre justice au faible et à l’opprimé.

Les bardes étaient très honorés et occupaient un poste élevé à la cour des princes.

Le barde de la chaise, ou barde en chef, portait sur la poitrine un objet d’or ou d’argent qui avait la forme d’une chaise, ou bien un bijou figurant une harpe, ce qui était tout à la fois une récompense de son mérite et la marque distinctive du grade de maître en musique qui lui avait été conféré.

Le barde royal logeait chez le préfet du palais et était admis à la table du roi.

Ses terres étaient libres d’impositions.

Le roi lui donnait un cheval et des vêtements de laine, la reine des vêtements de lin.

Il recevait des vêtements neufs aux trois fêtes principales de l’année.

  1. Hersart de la Villemarqué. Poèmes des bardes bretons du vie siècle, Paris, 1850. Cet ouvrage est la traduction française, revue et annotée de l’Archéologie galloise de Myvyr « Myvyrian Archeology of Wales », par Owen Jones, Londres, 1801-1807.
  2. Les Danses des morts.