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talliques. L’usage de ces dernières cordes est donc très répandu dans tout l’Orient.

V


rebab-el-moganny

De nos jours, les Arabes nomment le rebab monté d’une seule corde « rebab-ech-châér » (rebab de poète), parce que le musicien qui s’en sert pour accompagner le narrateur ou l’improvisateur soutient toujours le même son, pour empêcher la voix de changer d’intonation. Le rebab à deux cordes est appelé « rebab-el-moganny », c’est-à-dire rebab de chanteur ; il est utilisé pour jouer les ritournelles, si chargées de fioritures, et pour accompagner et doubler parfois la mélodie. Il ne semble pas toutefois que l’instrumentiste y fasse usage de la double-corde, tout son art consiste à soutenir une note qu’il orne au gré de sa fantaisie.

Villoteau a donné le dessin d’un « rebab-el-moganny »[1], qui offre un certain intérêt par sa construction, car il est le seul de tous les instruments orientaux ayant des éclisses. On ne se trouve plus cette fois en présence d’un tambourin, ou d’une petite timbale ; mais la table et le fond de ce rebab étant formés chacun par une feuille de parchemin collée sur les côtés, il offre beaucoup d’analogie avec un tam-

  1. Villoteau. Description historique, etc., ouvrage déjà cité, t. II, pl. BB. fig. 11.