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par une basse de viole, datée d’Oxford, 1648, qui figurait à l’exposition du Kensington Museum, à Londres, en 1872. Il est aussi question d’une viole de ce luthier dans le catalogue de musique et d’instruments de Tom Britton, le charbonnier, dont nous aurons à parler plus loin. Un autre Baker (Francis) était établi à Londres, en 1696. Cuthbert, faisait aussi des violes, à Londres, au xviie siècle. Il nous faut encore citer : Addisson (William), Meares (Richard), et Cole (Thomas), qui travaillaient à Londres, en 1670, 1677 et 1690 ; ainsi que Lewis (Edward), dont il y a une élégante « viola a gambe », datée de Londres, 1687, au musée du Conservatoire de Paris (n° 1037 du catalogue). On peut voir aussi au même musée une très belle basse de viole, signée Barak Norman, à Londres (n° 1038). Ce luthier est certainement le plus estimé de tous ceux qui ont construit des violes en Angleterre. M. Hart croit qu’il fut l’élève de Thomas Urqhart, ancien faiseur de violes établi à Londres au xviie siècle, lequel aurait travaillé avec Jacob Rayman, luthier tyrolien qui vint se fixer en Angleterre, vers 1620[1]. En tout cas Barak Norman exerça de 1688 à 1740, et, pendant ce long espace de temps, il a produit quantité d’instruments qui comptent parmi les meilleurs de la vieille école anglaise. Il a inscrit son nom sur la plupart de ses œuvres en l’entourant d’arabesques faites en filets, et l’a placé, le plus souvent, sous la touche. Son monogramme y est quelquefois aussi exécuté en filets. Vers 1715, Barak Norman s’associa avec Nathaniel Cross ; ils s’établirent à l’enseigne de la Basse de viole, dans Saint-Paul’s Church-Yard. Une étiquette manuscrite de N. Cross, ainsi libellée, se trouve dans une « viola a gambe » : « Nathaniel Cross a fait mon fond et ma table. » Les éclisses et la volute sont du travail de son associé[2].

  1. Dans l’invcnlaire de Tom Britton, il est question d’un « extraordinaire Rayman ». Hart. Le violon, p. 281.
  2. Ibid., p. 278.