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ce nom chanter l’office divin avec un accompagnement
trompettes marines à une et à deux cordes
D’après Mersenne
(xviie siècle.)
d’orchestre, dont plusieurs d’entre elles exécutaient les parties. »

En France, pendant les xviie et xviiie siècles, la trompette marine était généralement montée d’une seule corde ; elle avait environ cinq pieds de long, son manche était distinct du corps sonore, et sur ce manche, du côté du pouce, les tons étaient indiqués par de petites lignes.

« Quant à la manière de toucher cet instrument, dit Mersenne, il est si difficile qu’on rencontre peu d’hommes qui en jouent bien, à raison qu’il faut couler le pouce ou un autre doigt d’une certaine mesure et vitesse… néanmoins, je ne doute pas que l’on ne le touche parfaitement lorsque l’on y aura employé autant de temps que l’on fait à jouer de la viole, ou du luth. Si l’on commençait à toucher au chevalet tremblant, l’on trouverait les mesmes points et les mesmes divisions qui se rencontrent en haut, comme enseigne l’expérience ; mais il est plus commode de faire toucher l’archet en haut, parce que l’on a la cheville proche de la main pour bander ou pour débander la chorde, et le pouce touche plus aysément. Où il faut remarquer que la chorde imite d’autant plus parfaitement le son de la trompette militaire qu’elle est plus tendue, et qu’elle ne doit être ny trop grosse ny trop déliée : les plus grosses cordes de raquette, c’est-à-dire celles qui