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De gighe sot, de simphonie,
Si savoit assès d’armonie,

(Roman de Brut.)

Estives, harpes et sautiers,
Vièles, gygues et rotes
Qui chantoient diverses notes.

(Roman de la Poire.)

On le voioit esbanoier
En estrumens oir, soner,
Psaltère, harpes et vièles
Et giges et chifonies bèles.

(Le Lucidaire.)

Là véissiez maint jogléor,
Maint hiralt et maint lecéor
Giges et harpes et vièles,
Muses, flaustes et frestèles,
Tymbres, tabors et sinfonies,
Trop furent grans les mélodies.

(Roman de Dolopathos.)

L’us flautella, l’autre viula,
L’us mena giga, l’autre rota.

(Roman de Flamenco.)

Mais il n’en était pas de même en Allemagne, où le mot geige, équivalent de notre mot vièle, s’appliqua d’abord indifféremment à toutes les vièles en général, et plus tard à toutes les violes ; et cela, qu’elles fussent construites de n’importe quelle façon, à fond plat ou bombé, ou bien avec manche dégagé ou non. Autrefois, on disait : gige et gigen :

Ern ist gige noch diu rotte.

(Wolfram von Eschenbach, Parcival.)

Se gige und ir rotte.

(Gottfried von Strassburg, Tristan.)

Liren und gigen.

(Gottfried von Strassburg.)