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lentes et faire entendre des concordances ou accompagnements d’après le système diaphonique,
vièle du xve siècle
Tableau de Meinling
(musée des offices, à Florence).
ce fut bien autre chose lorsqu’on voulut exécuter des airs plus vifs, des ornements, des fioritures, et utiliser séparément chacune des cordes. On fut alors, et afin de faciliter le jeu, obligé d’arrondir le chevalet, puis de pratiquer de légères échancrures sur les côtés de la caisse pour rendre le passage de l’archet plus libre et empêcher qu’il ne frottât sur les bords en même temps que sur les cordes.

Cette heureuse modification se voit, ou plutôt, se devine déjà vers la fin du xiiie siècle, et la vièle à cinq cordes provenant d’un vitrail du couvent des grands cordeliers de la rue de Lourcine, fondé par saint Louis, en est certainement un des premiers exemples.

Ici, les échancrures sont à peine accusées, les côtés de la caisse sont plutôt légèrement creusés et ressemblent à ceux des guitares. Il n’y a pas d’ouies, le cheviller est en forme de disque, et de même que sur la vièle de la belle Josiane, donnée plus haut, les cordes passent sous la touche et se dérobent ainsi à l’action des doigts.

L’élégante vièle de fantaisie, à trois cordes, xive siècle, possède des bords à peu près semblables à ceux de la précédente.