mission, les couvre d’habits précieux et les charge de présents magnifiques[1].
Plus tard, parmi les plus vaillants héros :
« Voici venir le seigneur Volker, un hardi joueur de vièle… Je veux vous faire savoir ce qu’était Volker ; c’était un noble seigneur, on l’appelait le joueur, parce qu’il savait jouer de la vièle[2]. »
« Volker plaça près de lui, sur le banc, un archet puissant, long et fort, tout semblable à un glaive large et acéré[3] !… »
« …Wolker, son compagnon, s’élança de la table, son archet retentissant résonna dans sa main, il joua de la vièle d’une manière terrible, le hardi joueur[4] !… »
Hagen de Troneje, l’un des plus farouches guerriers des Burgondes, aperçoit Werbel le joueur de vièle à une table : d’un coup de glaive, il lui abat la main sur sa vièle. « Oh ! malheur à moi, s’écrie Werbel, le joueur de vièle de Ezel ; seigneur Hagen de Troneje, que vous ai-je fait ? Comment, maintenant, ferai-je résonner les accords, ayant perdu ma main[5] ? »
Ces passages, dont nous empruntons la traduction à Vidal[6], montrent combien le Minnesinger instrumentiste était honoré.
Le manuscrit du xiiie siècle, qui a pour titre Minnesinger Manessische Sammlung, dont la Bibliothèque nationale possède une reproduction photographique[7], contient un grand nombre de poésies des Minnesinger ainsi que des peintures sur lesquelles la vièle à archet est souvent reproduite.