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avec des cheveux touffus, hérissés, une bouche tirée dans un cri d’angoisse et des yeux ouverts, fixes, épouvantés.

Cependant, Suzanne resta, examinant longuement. Et, après la première stupeur, cette vision ne l’effraya plus, ne lui paraissant plus naturelle, lui rappelant les figures du musée Grévin. Ce n’était pas un homme, c’était un épouvantail.

Elle avança plus loin. Une dizaine de personnes se serraient, des ouvriers muets et immobiles devant la seconde vitre. Quelqu’un s’éloigna et elle put s’approcher. Là, sur un brancard plus élevé, sous une lumière blanche d’apothéose venue d’on ne sait où, une tête de femme se soulevait, pâle, avec des ombres bistres très douces, ressortant sur les noirceurs du fond. Comme l’homme, ses vêtements noirs jetés sur elle dissimulaient absolument son corps. Elle devait avoir vingt-quatre ou vingt-cinq ans, peut-être moins. Ses cheveux noirs bien lissés découvraient un front blanc, très