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mère, la douleur que je te cause, mais je ne suis pas équilibré pour vivre ; les menus détails de la vie me sont odieux. Un instant, poussé par toi, je m’étais passionné pour des rêves de gloire et de renommée ; maintenant, je les vois creux et sans goût. Je suis écœuré de tout. Il n’y a qu’un grand amour qui puisse me sauver. Si elle y consent, je recommencerai ma vie avec elle. Si elle ne veut pas, tant pis, ou tant mieux, je ne regrette rien de la vie et c’est avec soulagement que j’irai dormir en terre. Adieu, chère mère, toi qui seule, je crois, m’as aimé, je t’embrasse, je t’en supplie, ne vois pas en moi un ingrat, mais un désespéré.

« Paul Esterat. »

— Pauvre enfant ! murmura la mère, la tête penchée, ses larmes coulant abondantes, maintenant. Je voudrais ne pas croire en Dieu et savoir que sa peine est finie, qu’il dort paisible !… Mon Dieu, pardonnez-lui pour tout ce que je souffre !