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feu vif, Germaine travaillait à une frange de soie blanche, couchée sur une chaise longue, consultant de temps en temps les dessins d’un livre élégamment relié, posé sur ses genoux. Son peignoir de peluche gris-ardoisé allongé sur ses pieds étendus, laissait à peine voir la pointe de ses pantoufles de chevreau doré ; sur ses épaules un large fichu de mousseline blanche, bordé d’un volant souple découvrait la grâce de son cou blanc ; ses cheveux très frisés sur le front se relevaient mollement en arrière, piqués d’épingles en écaille blonde, très simples.

Elle leva les yeux sur la silhouette sombre de Suzanne qui entrait rigide et droite.

— Ah ! te voilà… tu vas m’aider. Je ne puis venir à bout de ce dessin. Je ne comprends pas si ce sont des boucles ou des nœuds… Tiens, vois !…

Mais Suzanne ne prit pas le livre que sa sœur lui tendait ; le contraste était trop grand entre les paroles graves qu’elles devaient échanger et l’élégance heureuse, la