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— Pourquoi pleurez-vous ?

Comme elle sanglotait maintenant tout à fait, nerveusement, se cachant obstinément sous les fleurs, dans une détente de tout ce qu’elle avait imaginé, deviné, craint, souffert ; il la pressa tendrement contre lui, sincèrement touché, avec l’attendrissement flatté de l’homme qui découvre clairement l’amour complet d’une femme pour lui.

Sous ce nouveau jour, Yvonne lui plaisait plus entièrement. Il sentait avec pitié, et une joie, au fond, qu’un mot de lui, le son de sa voix, son regard était le désespoir ou le bonheur de cette belle fille qu’il sentait frémir le long de lui et dont il apercevait la blancheur tentante du cou et du visage entre les pétales frais des roses qui s’effeuillaient, tandis qu’elle les serrait le long d’elle.

Dans un élan de tendresse émue, il jurait mentalement de se consacrer entièrement au bonheur de cette créature chaste et dévouée, tout en gardant, au fond, un sourire de la facilité de la tromperie avec elle, et la