Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lier. Robert, les yeux baissés, regardait fixement la gorge nue de la jeune femme qui palpitait, distincte et vivante sous les dentelles. Tous deux semblaient avoir perdu la notion du monde qui les entourait, s’enfonçant dans une causerie troublée, aux paroles coupées de silences où leurs yeux ne se quittaient plus.

Suzanne ne pouvait entendre ce qu’ils disaient ; mais un malaise lui venait, une chaleur lui montait aux joues, de leur attitude, qu’elle s’imaginait devoir être claire pour tous les yeux. Et, désireuse de les séparer, elle s’ingéniait, dans son esprit peu inventif, pour trouver un moyen d’abandonner convenablement son conducteur qui la chargeait de consommations dont il lui détaillait longuement les mérites.

— Comment, vous ne voulez rien prendre ?

Et, sa face vénérable, entourée d’un collier de barbe blanche, exprimait une profonde désolation.

— Alors, c’est une sinécure de vous con-