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Elle reviendrait seulement quelques jours avant la cérémonie. Il y avait au moins un mois à attendre avant que les formalités légales et les préparatifs pussent être terminés, et il lui était matériellement impossible de passer un temps aussi long loin des siens.

Après tout, elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour Yvonne. Tout marchait à souhait. Elle était bien sûre que ni Robert ni Germaine ne se trahiraient ; ils avaient trop de tranquillité, trop de sang-froid, une trop grande habitude de la dissimulation pour se livrer ! Que ferait-elle donc à Paris et à quoi servait-elle ? Pour les toilettes et le trousseau, les avis de Germaine valaient dix fois les siens, et c’était tout ce qui affairait maintenant.

C’était si vrai que, lorsqu’elle annonça sa décision, on ne lui fit d’objections que par politesse : Germaine, soulagée de ne plus sentir sur elle ces yeux qui savaient ; Yvonne trop heureuse pour songer à autre chose qu’à son bonheur.