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« Pardonne cet instant de faiblesse. Tu vois
Que le seul souvenir de ces maux d’autrefois
Suffit pour ranimer ces trop vives blessures.
Dix-huit siècles en vain m’ont flétri de tortures ;
Elles saignent toujours. Il en est des douleurs
Qui nous ont fait verser les premiers de nos pleurs,
Comme des jours heureux du printemps de notre âge ;
L’éternité ne peut en effacer l’image.
« Que te dire des jours qui suivirent ces jours ?
Nuls coups aussi cruels n’en marquèrent le cours.
Pourtant Dieu n’avait pas épuisé sa colère.
La meule attend le grain qu’on a battu dans l’aire.