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Je cherchais à me fuir ; il fallait, à tout prix,
En dehors de moi-même occuper mes esprits.

« Un soir j’étais assis sur le mont dont le faîte
Porte au ciel le palais où dort le Roi-prophète.
Je voyais à mes pieds se creuser le vallon
Que de son eau fangeuse arrose le Cédron :
C’était de Josaphat la funèbre vallée,
De morts et d’ossements solitude peuplée.
La poussière n’est là que la cendre des morts.
Là, fatigué de fuir sans cesse mes remords,
D’éviter le combat et de demander grâce,
J’attendis ce fantôme et lui fis enfin face :
« Eh ! quand cette menace et ces cris seraient vrais,