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« Oui, les bêtes des champs et les oiseaux de l’air
Ont fui dans leur retraite et la pluie et l’éclair.
Mais le proscrit n’a pas où reposer sa tête.
Eh ! que me font à moi la nuit et la tempête ?
Que de fois, dans l’horreur d’une pareille nuit,
N’ai-je pas, aux éclats de la foudre qui luit,
Cheminé sous le choc d’éléments en démence !
Car partout sous mes pas mon chemin recommence.
Ouvrez-vous ! ouvrez-vous ! cataracte des cieux !
M’écriais-je, inondez mon front silencieux !
Lavez-y sous les flots de votre onde lustrale
Le stigmate imprimé dans une heure fatale !
Et par les bois, les rocs, les ravins et les monts,
Poursuivi par un chœur d’invisibles démons,
Emportant dans mon âme une tempête humaine.
Sous l’affreux tourbillon allant où Dieu me mène,