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MONOLOGUES COMIQUES ET DRAMATIQUES.


Mais, là-bas, un monsieur — qu’une pelisse immense
Enveloppe des pieds à la tête, — s’avance.
L’enfant quitte sa place et court à lui tout droit !
— Un sou ?
— Non.
— J’ai faim !
— Non.
— Monsieur !
— Il fait trop froid.
Et le monsieur, — plongeant son museau dans sa loutre,
— Fait deux petits brrr, brrr, et, guilleret, passe outre.
Chaud là, les marrons, chaud ! Le savoyard du coin,
— Le marchand de marrons, — voit la scène de loin :
Approche ici, petiot ! Viens-t’en chauffer tes pattes !
Et le pauvret, au feu, tend ses mains écarlates.
Il rayonne : oh ! c’est chaud ! oh ! ça brûle ! oh ! c’est bon !
Et puis il rit tout haut des tic-tic du charbon.
— Prends des marrons, va, mange ; un peu de vin, tiens.
[liche,
Dit le vieux savoyard, j’en serai pas moins riche.
Et l’enfant mange et boit en regardant le vieux,
Le vieux qu’il remercie en clignotant des yeux.
— T’as fini ?
— Hop ! alors, en deux temps, passe au large !