Page:Grenet-Dancourt - Monologues comiques et dramatiques, 41e éd.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAUD LES MARRONS!
poésie
Dite par M. Peutat, du théâtre national de l’Odéon.


A mon ami Georges Lorin.


Chaud là, les marrons, chaud ! Il gèle. Le bitume
Craque sous les pieds froids du passant qui s’enrhume.
Chaud là, les marrons, chaud ! La bise en sifflant tord
Les arbres dépouillés du boulevard et mord,
Féroce, tous les nez qu’en route elle rencontre.
Chaud là, les marrons, chaud ! Dans l’ombre, appuyé contre
Un réverbère éteint par le vent, un petit, —
Que sans doute décembre a mis en appétit,
— Demande en grelottant un petit sou pour vivre,
Mais il voit, un par un, tous les passants se suivre,
Et pas le moindre sou ne tombe dans sa main.
Chaud là, les marrons, chaud ! Il mangera demain.