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excellente nourriture pour les enfans et les vieillards : on croit même cet aliment préférable aux bouillies de farine de froment dont les gens de l’art ont inutilement, jusqu’à ce jour, voulu proscrire l’usage.

Ayant mis une cuillerée et demie de farine cuite de pomme-de-terre dans, des bavaroises, au lait ou a l’eau que l’on sert dans les cafés, j’ai obtenu sur-le-champ une gelée douce et qui m’a substanté bien davantage que si je n’y eusse pas fait ce mélange. Cette addition d’aliment ne revient pas, par cuillerée, à deux liards. J’observe qu’il faut que les bavaroises soient très-chaudes, et qu’il suffit de remuer le tout pendant cinq minutes.

Je ne parlerai pas des autres manières d’apprêter la pomme-de-terre desséchée, c’est à l’art culinaire qui m’est tout-à-fait étranger, à les traiter (11) ; il me suffit d’avoir fixé un moment l’attention de mes concitoyens sur une substance qu’il leur est si facile de se procurer, et ma tâche est remplie.

Je n’ai plus, sur cet objet, qu’un mot à dire. Si vous faites fermenter à la manière des pâtes d’Italie, la pulpe de pomme-de-terre, et que vous y mélangiez du beurre, des œufs (12), du lait, du fromage, etc. ces vermicels n’en seront, à la vérité, que plus sensuels et plus agréables au goût, mais vous faites alors disparoître l’économie ; mais ce ne sera plus cette même pomme-de-terre rafraîchissante et digestive, et elle perdra d’autant plus de ses qualités, qu’on la mélangera davantage à d’autres substances, étrangères qui auront peut-être des propriétés contraires ; mais enfin vous vous éloignez du principal but de la dessication des pommes-de-terre, qui est sa conservation un tems