ques ; mais elles sont dures, comme cornées et pourvues d’une faible sensibilité, par suite du développement excessif de l’épithélium, qui en forme la couche superficielle ; la mastication est très incomplète ou presque nulle, lors de la première déglutition. Quant aux organes de l’odorat, ils offrent une muqueuse peu sensible, des volutes ethmoïdales et des cornets peu étendus, peu développés, les ouvertures extérieures du nez assez étroites, formées par des lèvres épaisses et peu mobiles. Toutes ces dispositions anatomiques rendent, il est vrai, les fonctions du goût et de l’odorat un peu obscures ; mais comment concilier cette opinion avec la difficulté qu’on éprouve à faire boire et manger un bœuf, même poussé par la soif et la faim, lorsqu’un animal d’une autre espèce a flairé ou humé les aliments ou les boissons qu’on lui présente ? On est donc forcé d’admettre l’existence d’une cause plus réelle que celle qu’expose M. Lanusse, dont la manière de voir est trop exclusive. Où trouver alors l’origine de cette tendance qu’à le bœuf vers une substance qui lui sera funeste ? Sans entrer à ce sujet dans de vaines et inutiles dissertations, je puis dire que c’est un instinct inné chez l’espèce bovine. Cet instinct qui ne s’observe chez aucune autre espèce, et que M. Berganot considère comme une sorte d’état maladif, se fait remarquer chez tous les animaux de l’espèce bovine et à toutes les périodes de la vie, contrairement à l’opinion émise par M. Berganot. Maintenant l’organisation anatomique que M. Lanusse fait intervenir exerce sans doute pour sa part une certaine influence et se lie
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