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C’esl ainsi qu’il ne peut demeurer longtemps critique Littéraire au Pays, où il entre en 1852. ( >n l’y ;i chargé de la bibliographie. Il doit fournir an article par semaine. A la suite de démêlés retentissants avec le directeur du journal, cet article hebdomadaire devient bi-mensuel, puis mensuel. Vient un jour où il est tout à l’ail supprimé. Alors, d’Aurevilly, pour remplir son escarcelle, collabore à des feuilles qui ne vivent guère que « l’espace d’un matin ». Mais là du moins il a ses coudées franches... pendant quelques semaines ou quelques mois.

En 1809, il devienl le critique attitré du Conslitutionnel seulement, deux ans durant, au moment de la guerre de 1870 jusque vers le milieu de 1872, il cesse toute collaboration au journal illustré par les Lundis de Sainte-Beuve. Il se retire dans sou pays natal. Puis il reprend sa plume de critique et ne la dépose que peu de temps avant sa mort.

Je dois dire que Barbey d’Aurevilly n’a jamais perdu dans l’inaction les loisirs que les événements lui ont l’ail s. Il les a toujours mis à profit. Il les a employés à préparer de nouvelles créations ou son imagination romanesque se complaisait. C’est à ces loisirs forcés qu’on doit, notamment, le Chevalier Des Touches et les Diaboliques.

Telle qu’elle fut, cette existence agitée et batailleuse, elle s’impose à l’admiration par la continuité d’un labeur ininterrompu. La loyauté et le désintéressement de ses luîtes souvent injustes achèvent de nous rendre sympathique un homme qui fut longtemps la terreur de ses