Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

— \K) —

plus loin, laisaiil allusion adeor^o Sand, il s'oniporle en une générouse et romantique invective à l'adresse des femmes * quand, ingrates envers Dieu qui les lit si Itelles, et s'aveuglanl sur leur puissance, elles préfèiiMil la canité d'écrire uu substantiel hitMi d'être aimées cl souillent d'encre des mains divines pour prouviMa leurs contemporains la légitimité de l'adultère » (1).

Mais, vers ISSO, rinvasion du bataillon féminin mena- çait d'être plus terrible qu'en 181^. Aussi d'Aurevilly a-t-il consacré tout un volume à cette plaie des temps nouveaux. L'homme de lettres, lui, n'est qu'un parasite. La femme de lettres, c'est une énormité dangereuse, un fléau. Elle n'est ni mère, ni épouse, ni amante, selon le rôle qui lui fut assigné par Dieu : elle fait de la littérature. Autant donc le peintre de Calixte a d'admiration pour la vraie femme qui remplit dignement son ministère si noble, autant il exècre celle qui se dérobe à ses devoirs et va « courir le guilledou » du roman. Ces femmes, à qui l'amour ne suffit pas, — qui premient en pitié les baisers et les caresses, signes de leur esclavage, disent- elles, alors que c'est bien plutôt les instruments de leur domination, — ces femmes, qui méprisent le sourire et ses grâces, doivent être à jamais expulsées du monde dont elles troublent l'harmonie et compromettent l'ave- nir. Elles n'ont plus leur place au gynécée. « Ce sont des hommes, — du moins de prétention, — et manques !ï> (2). On ne se représente pas sans une certaine émotion Barbey d'Aurevilly revcMiaiil sur terre à l'aurore du XX*" siècle et saisi de stupeur a la vue de ce régiment bruyant de femmes-journalistes, femmes-docteurs,

(1) La Bague d'Anmbal (éJ. Lcmcrrc), \>. 390.

(2) Les fias-bleus (éd. Palmé). — Inlruductiuu, p. 1.